nom Réhabilitation énergétique IUT Robert Schuman
maître d'ouvrage Région Grand-Est
ville Illkirch-Graffenstaden
département 67
concours 2023 - Non lauréat
architecte Mongiello & Plisson
ingenieur fluides OTE Ingénierie
ingénieur structure OTE Ingénierie
économiste OTE Ingénierie
graphiste NH Images
Ingénieur environnement OTE Ingénierie
Réhabilitation énergétique des bâtiments Chimie et Informatique de l’IUT Robert Schuman
NOTE D’INTENTION
La rénovation énergétique des bâtiments « Chimie » et « Informatique » induit 2 types de travaux :
- La réalisation de nouvelles enveloppes thermiquement performantes,
- La mise en place de nouveaux systèmes de chauffage-ventilation économe en énergie.
Ces 2 actions soulèvent des enjeux esthétiques et techniques liés à la présence d’amiante dans les façades, dans les sols et les cloisons. Elles posent aussi les questions de la durabilité et de l’impact environnemental du projet.
DES FACADES
Les 5 bâtiments de l’UT Robert Schuman ont été construits en 1971 suivant la politique des « modèles ». Bien que différents, ils ont une base commune de volumes parallélépipédiques en béton avec des façades préfabriquées. La colle des mosaïques bleues est amiantée. Les menuiseries acier sont scellées dans le béton.
Quelques interventions ponctuelles, améliorant l’isolation de « La Chimie », ont été menées, probablement, sans tenir compte de l’amiante et sans stratégie architecturale ou colorimétrique.
Dans la mesure où la réhabilitation énergétique « redonne des couleurs » aux bâtiments, c’est une opportunité pour exprimer, à nouveau, la cohérence du tout mais aussi la diversité des enseignements dispensés.
C’est pourquoi, le projet architectural présente des similitudes avec la rénovation du « Génie civil » déjà réalisée mais, aussi, des différences. De même, il différencie les enveloppes de «la Chimie » et « l’Informatique ».
- Pour établir une continuité dans les traitements, il est proposé :
- D’exprimer un soubassement qui semble ancrer les bâtiments au sol et qui les protègent des chocs,
- D’habiller les étages de panneaux aluminium différenciés et changeant avec la lumière solaire,
- De revêtir le hall de « Chimie », comme celui du Génie-Civil par une tôle pliée, mais dont le laquage réfléchissant les arbres en diminue l’impact visuel.
- Pour exprimer les différences entre bâtiments il est proposé : :
- De ne pas utiliser le béton en soubassement. S’il était justifié en Génie Civil, il le serait moins ici.
- D’utiliser en soubassements une tôle pliée laquée. Elle a l’avantage d’être résistante et légère. Elle ne nécessite pas l’utilisation d’une grue.
- De proposer des compositions de couleurs différentes par bâtiment en jouant sur les teintes des bardages et des menuiseries. L’édicule de l’ascenseur de l’Informatique n’est pas bardé mais lasuré.
DE L’AMIANTE
Pour ne pas grever l’économie du projet il est nécessaire de limiter le surcoût du désamiantage, en :
- N’arrachant pas la mosaïque de la façade : le désamianteur pose, « sous-section 4» des chevilles destinées au bardage,
- Laissant en place une partie des dormants des fenêtres pour limiter le coût de leur descellement.
DU SYSTEME DE CHAUFFAGE VENTILATION DE « L’INFORMATIQUE » ET DE « LA CHIMIE »
Le projet repose sur : - La mise en œuvre d’une ventilation double-flux à récupération d’énergie
- Le remplacement des corps de chauffe par des radiateurs basse température
- La mise en œuvre d’un pilotage par GTC
Les centrales d’air sont situées, en terrasse, en locaux techniques à ossature bois. Un local en « Informatique » et deux en « Chimie », thermiquement isolés, sont situés à proximité des porteurs des bâtiment.
Les gaines de soufflage et de reprise cheminent par les trémies des exutoires de fumée des escaliers ; le désenfumage est maintenant assuré en façade. Afin de minimiser les impacts sur le bâti existant des gaines verticales sont créées dans ces cages d’escaliers.
De même, les réseaux horizontaux sont intégrés dans les circulations. Cette disposition, qui évite des passages directs de conduit aéraulique entre locaux, leur garantit un isolement acoustique optimal.
Dans les salles, les gaines de soufflage, sont tramées en alternance avec le dispositif de reprise, suivant le rythme des façades. Ce principe offre une flexibilité totale.
Enfin ce concept positionne les gaines à l’intérieur de l’enveloppe thermique. Elles sont étanches à l’air.
DES CAS PARTICULIERS DES LABORATOIRES ET DU « HALL DE CHIMIE »
Les laboratoires équipés de sorbonnes et le « Hall de chimie » disposent, actuellement, d’installations de ventilation type process-laboratoire pour compenser l’air extrait. Ces installations spécifiques, sont conservées. Les radiateurs sont changés. Le « Hall de Chimie » fait l’objet d’un traitement en zoning, par panneaux plafonnier rayonnants, basse température. Pour parfaire la performance énergétique, il serait souhaitable d’engager une étude pour optimiser les consommations de ces installations généralement énergivores.
DE L’APPROCHE ENVIRONNEMENTALE
Dès que possible, et sans nuire à la facilité d’entretien et à la maintenance, il est fait appel à des matériaux bio-sourcés pour réduire l’empreinte carbone du projet. Cela concerne les ossatures bois, les isolants à base de fibre de bois comme les portes ou habillages intérieurs. Les matériaux choisis sont résistants et pérennes. Les ouvrants des « baies accessibles » aux services de secours, facilitent le nettoyage des vitrages.
Les niveaux de consommation simulés résultants des premières approches confirment une performance au niveau PASSIF remarquable.
Le projet se caractérise par la recherche d’une intégration harmonieuse dans l’environnement végétalisé, tout en assurant une cohérence urbaine.
« L’informatique » se glisse dans les arbres remarquables avec son habit vibrant du pourpre au vert et « La Chimie » s’illumine du blanc à l’or en fondant son hall réfléchissant dans les feuillages.