nom Restructuration et extension de l'EHPAD du Badbronn
maître d'ouvrage EHPAD du Badbronn
ville Châtenois
département 67
concours 2023 - Non lauréat
architecte mandataire Mongiello & Plisson
architecte associé AGVA
ingenieur fluides OTE Ingénierie
ingénieur structure OTE Ingénierie
économiste OTE Ingénierie
graphiste NH Images
Ingénieur environnement OTE Ingénierie
Cuisiniste CLIC
Restructuration et extension de l'EHPAD de Châtenois
Le projet de transformation du Badbronn est pensé pour les personnes âgées, pour les familles comme pour le personnel. C’est pourquoi la réflexion porte, avec autant d’exigence, sur les nouvelles chambres et leurs ambiances colorées, sur les locaux de vie commune et leurs modularités, sur la cuisine et son fonctionnement ou, encore, sur l’organisation des locaux de services ou techniques.
L’attention est portée au confort des circulations comme sur l’articulation de l’extension avec le bâtiment originel et son site.
- Afin de maîtriser les coûts projet, il est nécessaire : de proposer un bâtiment compact, en plaçant en étage des locaux de services et techniques, de mutualiser les locaux, existants ou neufs, d’éviter les interventions lourdes dans l’existant en limitant les percements des murs béton, de ne pas détruire pas de chambres, et de maintenir, durant le chantier, les recettes de l’EHPAD, en conservant ses 40 lits.
- D’un point de vue architectural, il est impératif que la salle d’activités et la salle à manger profitent du parc en se doublant de terrasses, que l’unité UVP soit réalisée de plain-pied pour que les déambulations des résidents soient le plus libres possible en intérieur comme à l’extérieur et que les nouveaux salons d’étages soient facilement accessibles pour le personnel, pour les résidents comme pour les visiteurs
Après avoir testé d’autres organisations, le projet retenu s’étire le long de la rue de l’Ortenbourg, sur ses trois niveaux.
- L’aile nord du Badbronn est complétée, au RDC, par des locaux techniques, au 1er, par un nouveau salon, 2 chambres, une salle-de-bains et par la lingerie. Au 2ème, salon, chambres et salle-de bains voisinent avec des stockages et un local technique.
- Cette proposition limite l’étendue du projet. La salle-à-manger, la salle d’activités et l’UVP se développent uniquement en RDC. Les toitures terrasse limitent les hauteurs et conservent au bâtiment initial son statut de bâtiment principal. Les toits végétalisés luttent contre le réchauffement de la ville, favorisent la biodiversité et contribuent à l’intégration de l’extension dans le paysage. Tous les moteurs sont cachés.
- La salle à manger et la salle polyvalente, transparentes, semblent appartenir au parc. L’UVP et son jardin se glissent dans l’environnement végétal.
- Sur rue, l’arbre majestueux est sauvegardé. Un muret de pierres sèches protège une cour de services. Des stationnements, une aire de manœuvre et un espace de livraison couvert accueillent le personnel et les prestataires de services.
DES ACCES :
Le visiteur est accueilli par un habillage menuisé extérieur qui souligne l’entrée. C’est un rappel de la finition du RDC de l’extension. Un nouveau sas, conforme à la réglementation est sous le contrôle du bureau d’accueil.
- Depuis la cour de service une seconde entrée est réservée au personnel. Elle donne accès à ses vestiaires et sanitaires.
C’est par cette cour que les locaux de logistiques et la cuisine sont livrés. Le responsable des services techniques contrôle les livraisons depuis son bureau d’angle. Un espace couvert extérieur et un sas les accueillent avant leurs distributions dans les locaux dédiés. La cuisine a son propre sas. Les locaux de déchets, avec leurs double-portes fonctionnent également en sas.
- Le monte-charge mène rapidement à la lingerie du 1er étage et aux stockages du second.
DES ESPACES DE VIE COMMUNE :
Au RDC, 2 salons, isolés par des vitrages avec accès directs au parc accueillent les familles.
Côté nord, la circulation est dédoublée. Un seul percement dans le mur béton est réalisé. La circulation est plus confortable. Le salon de coiffure et la bibliothèque, largement vitrés sur la circulation, apportent la lumière naturelle et participent à la vie de l’établissement.
Visiteurs et résidents continuent leurs cheminements vers la salle-à-manger et la salle polyvalente en apercevant, au droit d’un espace d’attente les cuisiniers.
S’ils doivent rejoindre l’UVP, ils circulent entre ces deux grandes salles dans une ambiance chaleureuse de charpente bois et de menuiseries.
La salle à manger se prolonge par la salle des familles. Des panneaux coulissants acoustiques isolent ces dernières. Un meuble cafétaria permet de servir des collations. De son bureau, l’animatrice jette un coup d’œil sur ces espaces. La pièce des cultes communique avec la salle d’activités. En façade, un vitrage sérigraphié en garantit l’intimité. Des terrasses prolongent les salles. Une toile mobile protège celle de la salle d’activités. Une table de jardinage est accessible en fauteuil roulant. Par grandes fêtes tous ces espaces s’ouvrent pour accueillir un large public. La ventilation, le chauffage et le rafraîchissement sont réalisés par une installation unique de poutres climatiques.
DES LOCAUX DE SOINS DES UNITÉS D’HEBERGEMENT :
Au RDC, côté sud, prennent place des locaux de soins. Le doublement de la circulation limite, aussi, le percement des murs. Les locaux de soins de proximité sont aux étages. Au 1er, la salle de soins est en position centrale. Elle surveille les mouvements des résidents et visiteurs. La salle de transmission et la préparation des médicaments sont au 2 ème. A ce niveau ; on trouve les stocks de médicaments, de changes et de produits anti- pandémies.
DE LA VIE DES RESIDENTS DANS LES UNITÉS D’HEBERGEMENT :
Dans les unités de vie existantes, toutes les chambres sont conservées et dotées de fenêtres aluminium avec BSO. Les salons d’étages et le balcon sont maintenus. Vers l’extension, on découvre rapidement l’office et le paysage côté rue puis côté Vosges. Les nouveaux salons s’ouvrent sur des terrasses accessibles. On peut facilement y servir des repas grâce à la proximité du nouvel ascenseur et la création d’offices. C’est ici que de nouvelles salles de bains adaptées sont réalisées dès la première tranche de travaux. Par l’escalier principal existant ou par un des 3 ascenseurs, les résidents rejoignent la grande salle-à-manger du rez-de-chaussée ou la salle d’activités.
DE LA VIE DES RESIDENTS DANS L’UNITÉ DE VIE PROTÉGÉE :
En son cœur, les locaux de soins contrôlent l’accès, les circulations, les espaces de repos, d’animations, de repas et leurs terrasses. Les panneaux coulissants d’un séjour isolent les résidents dits « perturbateurs » ou créent un sous-espace calme. Les résidents déambulent dans un jardin fermé. Les familles peuvent prolonger la promenade dans le parc. La circulation, au plan trapézoïdal, favorise la déambulation et évite l’effet cul-de-sac qui est angoissant pour les personnes désorientées. Son extrémité, forme oriel. Des hauts-jours l’éclairent. Des couleurs distinguent les entrées des chambres.
DES CHAMBRES :
La chambre est chaleureuse. Une tête de lit menuisée, accueille les photographies et bibelots personnels. Elle remplace la gaine technique médicalisée classique. C’est le lieu de l’intimité. Des ambiances colorées, différentes, sont utilisées, de manière aléatoire, dans l’espace de vie et dans la salle de bain. Le bois, la couleur des murs, des mobiliers et les papiers peints donnent une chaleur domestique et personnalisent chacune d’entre-elles. Une gamme de couleurs et de papiers peints apporte une dimension poétique, propice à la rêverie
Du lit, le résident a vue vers le couloir et vers l’extérieur.
- Dans la salle de bains, le lavabo, en résine thermoformée, le WC et la douche sont répartis dans les 3 angles, pour favoriser les mouvements des fauteuils roulants et ceux du personnel soignant. Pour lutter contre les risques de légionellose, une nouvelle production d’eau chaude est réalisée, basée sur un chauffage thermique solaire et couplé à la récupération de chaleur du groupe froid.
DE LA CUISINE :
Visible depuis la circulation, la cuisine est lumineuse. La fabrication est éclairée naturellement. Les transparences sont multiples. C’est un lieu où il est agréable de travailler. Les appareils sont suspendus. Le respect du principe de la marche en avant est assuré.
Les vestiaires, les sanitaires et la salle à manger du personnel ont des accès directs indépendants de la cuisine.
DE LA LINGERIE :
Dans la mesure où la lingerie traite tout le linge de l’établissement, son positionnement au premier étage est possible. Une cloison vitrée sur sa zone propre la fait participer à la vie de l’établissement. Le personnel a une belle vue sur la rue. La marche en avant est respectée. La séparation des deux zones propre sale est assurée par la mise en place d’un sas de communication.
DU PHASAGE :
Le phasage comporte 3 étapes. La première est l’extension. On veille à réaliser, à ce moment-là, tous les locaux qui sont nécessaires pour faire fonctionner l’établissement pendant la suite des travaux. On évite de créer des doublons. C’est ainsi que, durant les phases 2 (locaux de soins en étage) & 3 (locaux administratifs), sont disponibles, dans l’extension, 2 salons, 2 salles de bains, la lingerie où peuvent être stockés, provisoirement, linge propre et linge sale.
EN CONCLUSION :
La proposition architecturale est mesurée. Il s’agit de constituer un ensemble cohérent qui prenne une place juste sur le site du Badbronn. Pour les personnes âgées et leurs familles, l’architecture sobre et l’organisation simple est rassurante. L’ensemble est homogène, compact, fonctionnel et chaleureux, en présentant des ambiances proches de la maison, dans un cadre apaisant et charmant.