nom Extension-restructuration du Collège Saint-Exupéry
maître d'ouvrage Conseil départemental du Hau-Rhin
ville Mulhouse
département 68
concours 2020 non lauréat
architecte Mongiello & Plisson
paysagiste Acte2 Paysage
graphiste NH images
Acousticien Ingemanson
L’INTERACTION ENTRE L’ancien ET LE NOUVEAU
Le collège Saint-Exupéry présente, aujourd’hui, des ailes orthogonales aux façades colorées, articulées autour d’un préau.
Le nouveau collège réinterprète cette idée en étirant une nouvelle cour depuis l’entrée du site jusqu’à la rue de l’Île Napoléon. Une nouvelle « aile blanche », dialoguant avec les ailes colorées, accompagne la linéarité de cette cour. Ce dialogue des architectures peut faire penser à la célèbre référence architecturale qu’est le Galaratese de Milan des architectes Carlo Aymonino et Aldo Rossi.
LE HALL
Passé le nouveau préau, couvert de sheds à capteurs photovoltaïques, le hall se développe verticalement dans l’emprise de l’ancien préau. Il assure, sur 3 niveaux, sa mission d’articulation et de distribution. Lui aussi est éclairé par des sheds soutenus par une charpente en bois tendue.
Au rez-de-chaussée, sous contrôle des surveillants et du CPE, une ouverture élargie donne accès à l’administration, une seconde à la demi-pension et une troisième à la nouvelle « aile blanche ».
Sous le regard bienveillant du « Petit Prince », un escalier généreusement dimensionné se divise en deux volées qui desservent le premier étage. A l’ouest, des ouvertures élargies donne accès aux locaux des enseignants et de la SEGPA. Le dernier niveau est accessible par une volée droite.
UNE « AILE BLANCHE »
Contrastant avec les ailes colorées, mais sans les contredire, « l’aile blanche », constitue un signal qui se prolonge en préau accueillant les collégiens. Celle-ci se décolle du sol par des vitrages et un socle béton, d’une couleur chaude, qui la protègent des dégradations. Le blanc est aussi choisi pour éviter que la construction n’emmagasine la chaleur du rayonnement solaire et ne réchauffe la ville. Son bardage de fibrociment est de même nature que ceux des bâtiments conservés. Durant la journée, l’aspect des façades varie au gré des ensoleillements, grâce aux rainures verticales de leurs habillages. Les blancs et les gris changent d’intensité sous le parcours du soleil.
« L’aile blanche » est décalée, par rapport aux autres ailes, pour dégager des échappées visuelles en extrémité des couloirs neufs ou réhabilités.
UNE TOITURE TECHNIQUE
Comme un couronnement, la toiture du hall s’étend sur le bâtiment « C » pour protéger le nouveau local de ventilation. Elle étire ses hauts-jours sur le bâtiment « A » et sur l’« aile banche ». Ceux-ci ont une double fonction de prise de lumière, côté sud, et d’abri des imposants tuyaux de ventilation double flux. Pour limiter la section de ces derniers et faciliter leurs croisements inévitables, dans les étages inférieurs, le réseau du deuxième étage alimente deux colonnes de « l’aile blanche ». Les terrasses sont exemptes de tout tuyau ou moteur.
UNE UNITÉ RENFORCÉE
« L’aile blanche » et les ailes rénovées constituent un ensemble cohérent et unifié. Le dialogue des volumes blancs et colorés est couronné par une toiture unifiant l’ancien et le nouveau. Les finitions intérieures, donnant la part belle aux menuiseries qui habillent garde-corps et cloisons, parachèvent la cohérence du tout.
DE L’ARCHITECTURE ET DU FONCTIONNEMENT
LE PAYSAGE
Le projet architectural s’inscrit dans un paysage déjà installé, formé par des trames arborées, qui caractérise le quartier Drouot.
S’inspirant de ces formes urbaines structurantes, le projet clarifie les espaces extérieurs. Une cour au sol dessiné de grandes lignes structurantes souligne la structure de l’extension du collège.
La perspective principale de la cour est linéaire. Elle est enveloppée par une végétation dense, composée d’arbres existants et projetés.
Cette densité végétale offre ombrage et fraîcheur nécessaires au bien-être des collégiens.
Une nouvelle entrée de parking pour les voitures du personnel est créée sur la rue de l’Île Napoléon. Celle-ci sera précieuse en cours de chantier. L’ancien accès est conservé pour les véhicules de secours.
Sur l’ensemble du site, les végétaux sont choisis en fonction de leur intérêt ornemental, de leur résistance aux milieux urbains, de la persistance de leurs feuillages mais également de leur économie d’entretien.
LA COUR
Différents lieux et ambiances émergent dans la cour, créant des espaces singuliers.
Elle est pensée comme une partition de musique ; les mobiliers en sont les notes sur une portée minérale. Ponctuellement, il s’agit de mettre en scène le paysage du collège. Les collégiens reposent sous les grands tilleuls argentés ou encore à couvert du feuillage des catalpas. Des petits plateaux/estrades placés à l’ombre d’arbres tiges prennent place. On s’y s’assoit, on s’y s’allonge ou encore on s’y regroupe avec les camarades de classe.
Toute la cour est sous le contrôle des surveillants et du CPE.
Une série de jardins marquent des scènes paysagères. Les eaux pluviales sont introduites dans un jardin de pluie infiltrant, bénéfique au développement de plantes de milieux humides.
La plantation de lanières composées de végétaux particuliers participe à l’apprentissage et la sensibilisation des élèves. Différentes senteurs ou couleurs marquent ainsi les saisons. Ces végétaux peuvent être étudiés et mis à disposition des cours de science et de biologie.
LE PREAU
C’est sous une lumière filtrée par les capteurs photovoltaïques que le préau accueille les élèves, les enseignants et les visiteurs. Sa charpente bois, aux poteaux ronds, supporte, telle qu’une frondaison, un toit lumineux protégé, en sa sous-face, par un filet. Les assemblages moisés comme les capteurs ont des vertus didactiques. Une galerie le prolonge jusqu’à la salle polyvalente. Elle protège des intempéries tous les accès des locaux desservis. Les capteurs sont équipés de micro-onduleurs qui limitent les inconvénients d’une ombre portée ponctuelle. Si le Maître d’ouvrage devait ne pas souhaiter installer les capteurs ici, ceux-ci pourraient être remplacés par des panneaux translucides.
Le préau est un bel espace de rassemblement qui peut accueillir les effectifs de plusieurs classes, mises en rangs. Il oriente vers le hall du collège. Au-delà se prolonge encore la cour.
Le CPE et les surveillants ont une vision panoramique. Ils veillent, ainsi, sur la sécurité des collégiens et des installations.
Depuis la cour sont accessibles la petite salle de permanence, les locaux de médecine, les sanitaires, un escalier et la salle polyvalente. Leurs vitrages leur assurent une grande luminosité. Parfois dépolis, ils garantissent l’intimité lorsqu’elle est nécessaire. Un auvent protège de la pluie les accès de ces locaux.
DU HALL ET DES CIRCULATIONS
L’entrée principale est protégée par un sas à châssis coulissants. Les menuiseries ne subissent pas les chocs. Les claquements de portes sont évités. Le hall est un lieu de rassemblement, mais aussi de répartition des flux vers les différents pôles éducatifs ou de restauration. Des projections lumineuses sur le sol ou sur les murs apportent des informations. Sa forme d’atrium fédère les locaux étage par étage mais également de niveau à niveau. Ses escaliers sont dimensionnés pour accueillir des effectifs importants. Leur répartition et les vues panoramiques, facilitent la répartition des groupes de collégiens. Le premier escalier encloisonné du bâtiment « A » participe, lui aussi, à la distribution des effectifs. L’ascenseur est conservé. Les coursives de l’atrium se prolongent en des circulations éclairées naturellement. L’escalier de secours de « l’aile blanche », lumineux, facilite les échanges des différents niveaux et donne accès à la cour.
Le hall est conçu comme un espace polyvalent. Son escalier principal peut de transformer en scène. Le volume peut s’agrandir en mobilisant la grande salle de permanence lorsque ses panneaux s’ouvrent en accordéon.
Sa matérialité est sobre. Elle est constituée de bétons bruts clairs, de bois, d’une toiture menuisée blanche et de sols en caoutchouc coulé aux vertus acoustiques. La toile tendue représentant « Le Petit Prince », les panneaux menuisées et le plafond sont autant d’absorbant phoniques.