nom Restructuration du bâtiment St-Jean de l’Hôpital
maître d'ouvrage Hôpital local de molsheim
ville Molsheim
département 67
fin des travaux 2021
architecte Mongiello & Plisson
ingenieur fluides OTE Ingénierie
ingénieur structure OTE Ingénierie
économiste OTE Ingénierie
graphiste NH images
démarche environnementale otelio
cuisine restho-consultant

Restructuration du bâtiment Saint-Jean de l’hôpital de Molsheim.

Le projet de transformation de Saint-Jean est pensé pour les personnes âgées qu’il faut protéger et soigner et pour le personnel qui doit travailler dans des espaces agréables et fonctionnels. Notre réflexion se porte autant sur la chambre des résidents, sur les locaux de vie commune, sur la cuisine, sur le PASA, sur les circulations que sur l’organisation du bâtiment Saint-Jean et de son site. Nous nous soucions du plan de masse, du rapport avec l’environnement, du fonctionnement, comme de l’ambiance colorée de la chambre. Le projet intègre également les contraintes de la structure existante comme les exigences du chantier. Il s’agit d’apporter une réponse à toutes les exigences du programme, de clarifier et de simplifier les flux de circulation automobiles et piéton, de rendre l’établissement très accessible, d’apporter de la fluidité dans les espaces et des qualités spatiales, de faire entrer et de contrôler la lumière naturelle la majeure partie des locaux.

- DE L’ORGANISATION DU CHANTIER : BIEN SEPARER CUISINE TRANSITOIRE ET CHANTIER
Une cuisine transitoire est construite en usine. On achète et on récupère en fin de chantier le matériel installé.
L’équipe de cuisine est maintenue durant le chantier et assure la continuité du service

- DE LA QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DU CHANTIER : LIMITER BRUITS ET POUSSIERES
Le chantier sera un chantier vert. La déconstruction est limitée au minimum en maintenant des parties des gaines des ascenseurs. Les extensions en bois de la cuisine sont préfabriquées en bois. Les nouvelles gaines d’ascenseurs sont imaginées en prémurs, voire en bois.

- DES FAÇADES : DIDACTIQUES
Les façades expriment les fonctions abritées : cuisine-restaurant, bureaux, chambres et PASA. Au RDC, le bois est utilisé pour sa
robustesse et son côté chaleureux. Aux étages, les façades sont doublées de panneaux striés qui vibrent sous le soleil en fonction de leur orientation. Au 1er, les fenêtres en bandeau expriment la présence des bureaux. Au 2ème, la discontinuité des baies marque la séparation des chambres. Au 3ème, verrière et stores colorés soulignent l’ambiance domestique du PASA.

- DES ACCES CLARIFIES ET SECURISES
Pour améliorer les dessertes, des voiries sont surélevées et le stationnement est réorganisé. Sous un auvent translucide, deux ambulances stationnent sans encombrer le porche. Il y a 3 entrées distinctes :
- A l’angle sud-est, l’accès du public, des résidents et des infirmiers, Des châssis coulissants s’ouvrent automatiquement. Ce hall dessert directement le restaurant et le monte-malade. La cage d’escalier est encloisonnée ; A l’angle NO, sous un auvent, l’accès du personnel de la cuisine. Les vestiaires sont immédiatement accessibles.
- Au nord, les livraisons. Une rampe et un élévateur desservent le quai ; le monte-charge, à double entrée, le sous-sol et les étages.

- DU REZ-DE-CHAUSSÉE : TRANSPARENT
L’économat stratégique
Le bureau des économes est situé à l’angle sud-ouest. Ils contrôlent les arrivées et les départs des livreurs. L’escalier extérieur donne accès au monte-charge et au quai. Ils peuvent accéder au sous-sol ou aux étages par les ascenseurs ou par l’escalier principal.
La cuisine fonctionnelle, transparente et lumineuse
L’organisation et l’articulation des espaces de la cuisine sont telles que la logique constructive du bâtiment est respectée. Une attention particulière est portée à l’éclairage naturel des locaux. Les cloisons sont limitées à 1,3 m de hauteur ou vitrées pour garantir des vues favorables aux échanges entre les membres de l’équipe cuisine.
Ces exigences spatiales architecturales sont mises en place en respectant scrupuleusement les exigences sanitaires et en veillant au respect du principe de la marche en avant. Tout le process cuisine se situe de plain-pied. Les vestiaires et sanitaires ont un accès direct et indépendant depuis l’extérieur. Les matières premières brutes (sale) sont livrées par le quai, doté d’un élévateur et d’une rampe. Le déboîtage/déconditionnement dessert les réserves alimentaires et de boissons. Les cartons et emballages sont évacués dans le local poubelles intérieur. Le bureau vitré du chef est en position stratégique. La légumerie et le dépotage/déboîtage, en liaison directe avec les réserves, se prolongent par les préparations froides, thermiquement isolées et par le hall de cuisson.
Le principe retenu est la production et la distribution des repas en service direct liaison chaude. Les charriots des Chartreux pourront partir soit par le nouvel ascenseur nord ou par la façade ouest. La plonge est éclairée naturellement. Les poubelles sont évacuées, vers le local extérieur, par la plate-forme élévatrice ou par la rampe. La salle à manger du personnel a vue sur les Chartreux et le parc
Le restaurant convivial
Les commensaux accèdent au restaurant par l’ascenseur ou par l’escalier encloisonné. La salle présente deux sous-espaces qui offre une vue sur la cuisine largement vitrée. Les murs sont doublés de boiseries et de toiles tendues imprimées acoustiques.
L’ambiance est chaleureuse, lumineuse et colorée rappelant la maison. Les fenêtres en accordéon s’ouvrent largement sur une terrasse où une glycine tisse une ombrière sur une structure bois. C’est un espace de transition entre dedans et dehors.

- DES ETAGES SIMPLES ET LISIBLES
Les parcours des résidents et du personnel, depuis la chambre, depuis le bureau, depuis le PASA, la déambulation s’effectuent dans des espaces dont le confort est amélioré par des élargissements de couloir et des entrées de lumière naturelle.
Les chambres chaleureuses
Les chambres ont un caractère chaleureux (comme à la maison) avec une tête de lit menuisée, permettant d’accueillir photographies et bibelots personnels. Elles sont décorées par des combinatoires multiples de couleurs des sols. Un papier peint, riche de mystères, apporte une dimension poétique et est propice à la rêverie. Du lit, le résident a vue vers le couloir et vers l’extérieur. Sa chambre est éclairée par une double fenêtre avec oscillo-battant et une porte-fenêtre. Cela garantit une belle vue. Par beaux jours, la baie se transforme en balcon.
La limite dedans/ dehors s’efface. La salle de bain est confortable. Le lavabo, en résine thermoformée, le WC et la douche sont répartis dans les 3 angles, pour favoriser les mouvements des fauteuils roulants et ceux du personnel soignant. Les placards sont encastrés.
Le bois est récurrent, en main courante, en placard, en tête de lit . La chambre est le lieu de l’intimité ; des ambiances colorées, différentes, sont utilisées, de manière aléatoire, dans l’espace de vie et dans la salle de bains. Le bois, la couleur des murs, des mobiliers et les papiers peints donnent une chaleur domestique et personnalisent chacune d’entre-elles.
Le PASA et son jardin thérapeutique un jardin d‘hiver
L’entrée du PASA est vitré sur la circulation afin que les résidents ne subissent pas de stress à leur arrivée. Le bureau est immédiatement accessible. Ce dernier a vue sur l’entrée, l’espace de séjour et sur la terrasse jardin. La cuisine, en articulation entre l’espace repas et la terrasse, contrôle tous les espaces. Des collations peuvent y être distribuées grâce à des châssis coulissants.
Le jardin du PASA est conçu comme un jardin d’hiver, pour le rendre accessible au PMR. Il est fermé par temps de pluie. Son sol, en bois, est de plain-pied avec l’intérieur. Les baies en accordéon, à simple vitrage, s’ouvrent très largement par beau temps ; on est, alors, dehors.
L’ensemble est couvert d’une verrière qui abrite un mur végétal et des plantes en pots apportant de la fraîcheur. Des stores colorés protègent
du soleil. Un long bac à fleurs et une table de jardinage, où les pensionnaires s’exercent, complètent la végétalisation

- EN CONCLUSION
La proposition architecturale est mesurée. Il s’agit de constituer un ensemble cohérent qui prenne une place juste dans l’Hôpital de Molsheim. Pour les personnes âgées, une architecture sobre et une organisation simple est rassurante et facilite l’orientation.
Saint-Jean sera homogène, compact, fonctionnel et chaleureux. Il proposera des ambiances proches de la maison, dans un cadre apaisant et charmant