nom Extension et restructuration de l'INSA
maître d'ouvrage Insa de strasbourg
ville Strasbourg
département 67
concours 2015 non-lauréat
architecte Mongiello & Plisson
architecte coloriste Nathalie Siegfried
ingenieur fluides OTE Ingénierie
ingénieur structure Hagenmuller
ingénieur acoustique Ingemansson
économiste OTE Ingénierie
graphiste Philippe Martyniak
L’ENIS (aujourd’hui INSA de Strasbourg), construite en 1958, est une œuvre de l’architecte Jean Démaret (1897-1967), associé pour l’occasion au strasbourgeois François Herrenschmidt. Le maître d’ouvrage en était le Ministère de l’Education Nationale.
Jean Démaret qui fut, par la suite, nommé Inspecteur général des Bâtiments civils et Palais nationaux, signa, à la même époque, le lycée Kléber de Strasbourg.
En précédant de peu la création du campus de l’esplanade, imaginé par Roger Hummel et Gustave Stoskopf, Jean Démaret va réaliser, ici, une œuvre rigoureuse et performante tout en établissant un dialogue avec le boulevard de la Victoire. Plusieurs entreprises locales de gros-œuvre, Dumez, Wagner et Zimmer vont être mobilisées pour construire, en un court délai, un bâtiment faisant appel à des techniques de béton, prisées à ce moment : construction sur pilotis, dalles minces sur des lambourdes béton, coques et bouchardage. Lorsque le béton n’est plus visible en façade, un enduit blanc rehausse leur matérialité.
L’usine Duval de le Corbusier à Saint-Dié (1951), la cité Rotterdam d’Eugène Beaudoin à Strasbourg (1954), ou encore le CNIT (1958) à Paris, viennent d’être réalisés et le béton y est utilisé sous de multiples aspects.
L’architecte livre un immeuble rationnel et fonctionnel. Son organisation claire exprime l’enseignement polytechnique, propre à l’établissement. Ce type d’école, formant architectes et ingénieurs, que l’on peut retrouver en Allemagne et en Suisse, est unique en France.
Les solutions techniques adoptées étaient étroitement liées à la recherche de confort et de modularité.
La trame porteuse de 7 mètres et ses sous-trames de 1,75 mètre ont permis la mise en place de grandes baies vitrées nécessaires à une époque où la pratique du dessin d’architecture et d’ingénierie l’exigeait. Celle-ci a également permis des modifications de cloisonnements.
C’est cette qualité architecturale qui permet aujourd’hui d’envisager, sans difficulté particulière, des transformations. Il s’agissait de « construction durable » avant l’heure.
Si l’organisation initiale tentait de favoriser la rencontre des étudiants ingénieurs et architectes, celle-ci était, néanmoins, perfectible (nous y reviendrons). De plus, les modifications apportées au fil des années ont brouillé l’organisation de l’établissement. L’augmentation de ses effectifs et le manque de fluidité des circulations n’en font plus l’outil performant attendu par son administration, ses enseignants et ses étudiants.
Nous sommes conscients d’être devant un ouvrage qui a apporté sa pierre au patrimoine strasbourgeois du XXème siècle. Avec cette œuvre remarquable, comme les grandes institutions de notre pays ont su en créer, nous souhaitons avoir une démarche à la fois modeste et ambitieuse. Modeste, parce qu’il nous faudra respecter, voire retrouver, sa grande cohérence initiale illustrée par son plan rationnel et ses façades régulières de béton. Ambitieuse, car nous souhaitons, au-delà de la résolution des questions fonctionnelles et techniques qui bénéficieront des nouvelles technologies, donner une image dynamique à l’INSA illustrant les compétences, ici, enseignées. Nous souhaitons offrir un lieu dédié à la concentration individuelle mais, aussi, un lieu où les synergies peuvent se développer pour aboutir à des formations, des projets ou des recherches que seul l’INSA de Strasbourg peut initier.
Hier, ENIS, puis ENSAIS, l’INSA de Strasbourg exploite fièrement sa particularité permettant de délivrer des doubles diplômes architecte-ingénieur. C’est cette dynamique que nous souhaitons affirmer et faciliter en créant des conditions de rencontres optimales entre les diverses filières de formation.
Notre responsabilité nous impose de métamorphoser l’école sans en modifier l’ADN. Il s’agit de réaliser une rénovation idéale et de redessiner une école idéale.